11 janvier 1992... Témoignage de Wassyla Tamzali.

Photos que j’ai prise à la place de la république à Paris, pendant les manifestations en réaction à l'arrêt du processus électoral survenue le * 11 janvier 1992...

Spontanément, les jours qui suivirent cet événement, un rassemblement est organisé à la place de la république à Paris, il réunira une masse importante d'algériens avec pour slogan "Le combat pour la république en Algérie !" ...

En tête de cortège on retrouve de nombreuses possibilités dont ici en photo, jucher sur le toit d'un camion, Wassyla Tamzali ,Tarik Mira et Djamel Allem de dos.

D'autres personnalités etaits présentent.Comme Harlem Désir de SOS Racisme.

* Le 11 janvier 1992, sous pression des « Janviéristes », Chadli Bendjedid remet sa démission au président du Conseil constitutionnel, Abdelmalek Benhabylès. Le Haut conseil de sécurité (HCS) annule les législatives dès le lendemain.

En 2021 Wassila Tamzali m’écrit et témoigne à la suite de la publication de la photo.

Rachid ça fait 30 ans.

C’était après les élections désastreuses, et la reprise du pouvoir par l’armée. Un samedi, le 5 janvier 1991 je crois. Nous crions, « ni les militaires ni les Islamistes ». Les camarades du FFS m’avait fait montée sur un camion en me demandant de parler. Ils n’ont pas voulu m’aider à descendre. J’étais paralysée par le vertige. Résultat je suis restée toute la matinée. Avec le micro, organisant les prises de parole, la reprenant quand il n’y avait personne. Je suis restée aphone plusieurs jours. Et surtout j’étais triste. Désespérée par ce qui nous arrivait. Et nous ne savions pas encore tout. La démocratie fracassée. J’avais 50 ans, j’avais attendu cela depuis 30 ans.

Deux jours après j’étais convoquée au Cabinet du Directeur général de l’UNESCO. Une lettre anonyme lui avait été adressée dénonçant ma participation au meeting organisé place de la République contre le coup d’état militaire. « Vous êtes tenue par l’obligation de réserve. Mais le Directeur General m’a demandé de vous dire qu’il admire votre engagement. Wassyla pourquoi ne prenez- vous pas un nom d’emprunt ». J’ai essayé en prenant le nom de mon arrière-grand-père. Je signai alors mes articles Wassyla Ben Rais Ali. (Tamzali est un nom donné par les Français lors de l’établissement du registre de l’état civil.)

Tout le monde me reconnaissait sous cette signature.

La décennie qui suivra connaitra les heures les plus sombres de l’Algérie indépendante.

En photos l rassemblement organisé à la place de la république à Paris.

Au petit matin les CRS sont deja sur place.

Puis les gens se rassemble