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Rachid Dechemi Méliani
1 mai 2018

Adieu l’artiste du peuple ! ...HOMMAGE À ABDELLAH BOUZIDA

bouzida

Le comédien Abdelhamid Rabia se rappelle de sa rencontre avec Bouzida en 1964 lors d’un stage en art dramatique à Sidi Fredj. «C’est un militant syndicaliste, un intellectuel et un artiste au riche parcours qui a, notamment, travaillé avec Alloula», nous a confié Rabia, tout en exprimant son admiration pour l’artiste disparu.

«Abdou B et Abdellah Bouzida sont morts le même jour, le 31 décembre 2011. Tout le monde a parlé de Abdou B qui est d’ailleurs une grande personnalité. Mais, je crois que les médias ont quelque peu ignoré Bouzida qui est lui aussi une grande personnalité et un grand artiste.» Ce reproche amical de la part d’un musicien de l’Orchestre symphonique national nous a poussé à essayer de mieux connaître Abdellah Bouzida.

Le comédien Abdelhamid Rabia se rappelle de sa rencontre avec Bouzida en 1964 lors d’un stage en art dramatique à Sidi Fredj. «C’est un militant syndicaliste, un intellectuel et un artiste au riche parcours qui a, notamment, travaillé avec Alloula», nous a confié Rabia, tout en exprimant son admiration pour l’artiste disparu. Dans les dépêches annonçant le décès de Bouzida, il est écrit que sa dernière apparition sur les grands écrans (cinéma) était dans le film Beur, blanc, rouge de Mahmoud Zemmouri sorti en 2005. En réalité, le dernier film dans lequel il a joué est Le sultan de l’eau réalisé par Belkacem Ouahed et produit par Afro News. En effet, l’avant-première du long- métrage a eu lieu en décembre 2007 à la salle Ibn Zeydoun à Alger. «Abdellah Bouzida était malade, mais il a pu jouer dans le film jusqu'à la fin», nous a confié l’écrivain Abderrahmane Lounes, coauteur du scénario avec Bouzida. Le sultan de l’eau a été diffusé dernièrement par la Télévision algérienne. Il est, pour reprendre les propos de Lounes, «un drame optimiste, librement inspiré» du roman Gouverneurs de la rose de Jacques Roumain. Une famille dans un douar quelque part en Algérie.

Le fils Abdelhak veut aller vivre en Europe. Son père Lahrèche et sa mère Oumelkhir ne sont pas d’accord avec lui, mais ils le laissent partir tenter sa chance ailleurs. Il revient plusieurs années plus tard. La première personne qu’il rencontre est Zohra, une fille du douar. C’est le coup de foudre. Mais, il ne sait pas qu’une histoire de meurtre et de vengeance a rendu sa famille et celle de Zohra des «ennemis héréditaires ». Son séjour à l’étranger et sa formation scientifique lui ont ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Il remarque la sécheresse et ses méfaits sur la région et ses habitants. «Travaillez d’abord et invoquez les ancêtres après, car il n’y a que le travail qui peut améliorer notre situation», dira-t-il aux villageois et à ses parents qui, parfois, se demandent s’il n’est pas athée. Bien avant le mariage avec Zohra, l’objectif numéro un de Abdelhak est de trouver une source d’eau. Il atteint son objectif grâce à la science apprise en Europe. Il arrive aussi à réunir les villageois qui ensemble vont construire un aqueduc pour conduire l’eau jusqu’au village. El Hamel qui convoite Zohra va le dénoncer aux «autorités». C’est à ce moment-là que le téléspectateur se rend compte que l’histoire se passe durant la colonisation (en voyant le drapeau français à la mairie). El Hamel aura pour mission de (re) créer la zizanie et d’assassiner Abdelhak. Mais en vain, car les villageois, grâce aux enseignements de Abdelhak, sont conscients des complots et unis pour toujours. Le sultan de l’eau (c’est le surnom de Abdelhak) nous lance plusieurs messages sur le savoir, la science et les vertus du travail. Il nous dit aussi qu’on peut apprendre les moyens de se développer chez notre (supposé) ennemi. Enfin, quels que soient les complots, nos (vrais) ennemis ne peuvent rien contre nous, si nous restons unis.

Dans le film Le sultan de l’eau, Abdellah Bouzida, qui a interprété le rôle du père de Abdelhak, était entouré de comédiens dits amateurs. Ceci a permis la découverte de talents comme Malika Guermat (Zohra), Houria Mehdjoub, El- Kahina, Sofiane Attia, Fayçal Douag, Aïssa Djerrar ou Amine Zorgane. Abdellah Bouzida même malade a joué jusqu’au bout dans ce film qui sera son dernier.

Il nous rappelle Hassan El-Hassani avec Les portes du silence, son dernier film.

Le Soir d'algérie - par Kader Bakou
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