Voilà 60 ans que Fernand Iveton est mort pour que l’Algérie soit indépendante.
Voilà 60 ans, ce Samedi 11 février 2017, que Fernand Iveton est mort pour que l’Algérie soit indépendante.
Fernand Iveton, enfants du Clos-Salembier (Alger) ou il a grandi, mais en réalité il est né au quartier de la marine pas loin de Bab el oued le 12 juin 1926, quartier ou il a vecut aves ses parents jusqu'a l'age de cinq ans.
Fernand Iveton doit son nom, orthographié par erreur « Yveton », par l'administration française. Ce patronyme avait été inventé pour son père, Pascal, recueilli par l’Assistance publique d'Alger et qui, militant communiste et syndicaliste employé à Gaz d'Algérie, fut révoqué par le régime de Vichy. Sa mère, Incarnación Gregori, était née en Espagne.
Ami depuis l'enfance de son voisin du Clos-Salembier, l'aspirant Maillot;
Au déclanchement de la Guerre de Libération National, mener par le FLN, le jour de la toussain de l'année mille neuf cent cinquante quatre (1er Novembre 1954), Fernand Iveton, alors agé de 28 ans. Il est ouvrier tourneur en mécanique générale à l’usine à gaz de l'EGA, au Hamma à Alger. Là, il occupe la fonction de délégué syndical, affilié à la Confédération générale du travail (CGT), puis à l'Union générale des syndicats algériens (UGSA).
En juin 1955, il devient membre des Combattants de la libération, l'organisation militaire du Parti communiste algérien (PCA) interdit, aux côtés notamment d'Abdelkader Guerroudj et de son épouse Jaqueline Guerroudj, de Georges Acampora, Yahia Briki, Mohamed Hachelaf et Félix Colozzi.
À la suite de l'accord FLN-PCA du 1er juillet 1956, il intègre le Front de libération nationale (FLN) à titre individuel avec un certain nombre de ses camarades.
Il se propose, en octobre 1956, pour réaliser un attentat à la bombe à l’usine à gaz du Hamma où il travaille. La prise de contact à lieu avec la militante Jacqueline Guerroudj, épouse d'Abdelkader Guerroudj, qui est désignée par le FLN pour lui remettre deux bombes fabriquées par Abderrahmane Taleb, mais Iveton ne peut en transporter qu'une seule et lui laisse l'autre.
1 collège technique de garçon - 2 stade municipal - 3 jardin d’Essai - 4 Usine de gaz et d’électricité (E.G.A) - 5 L’imprimerie de la banque d’Algérie - 6 rue Sadi Carnot.
Le 14 novembre 1956 à 14 h, il dépose la bombe dans un placard d'un local désaffecté de l'usine. L’objectif est un sabotage purement matériel qui a pour but de provoquer une panne d'électricité à Alger et Iveton a exprimé à deux reprises son souci de ne tuer personne.
Il a demandé que la bombe soit réglée pour exploser après le départ des ouvriers, en fonction de quoi un premier réglage a été prévu pour 18 h 30. Iveton a jugé que la marge est insuffisante, au cas où des ouvriers s’attarderaient pour des raisons imprévisibles, et il a demandé que la bombe soit réglée pour exploser à 19 h 30.
Iveton est repéré par un contremaître de l'usine, Oriol, qui se méfie de lui et l'a vu entrer dans le local avec son sac de plage et en ressortir les mains vides. Oriol prévient son chef, Carrio, et ils pénètrent tous les deux dans le local désaffecté où ils entendent le bruit de la minuterie de la bombe.
Iveton est arrêté à 16 h 20. La bombe est désamorcée par les militaires. Il n'y a ni dégâts, ni victimes.
Pendant quatres jours, du 14 au 17 novembre 1956, Fernand Iveton est torturé au commissariat central d'Alger.
Les policiers ayant trouvé sur lui un papier (écrit par Abderrahmane Taleb) donnant des indications sur l'heure d'explosion des deux bombes veulent lui faire avouer de toute urgence les noms de ses complices — dont il ignore l'identité —, afin de retrouver la deuxième bombe. N'en pouvant plus, Iveton donne les noms de deux autres membres de son groupe, qui, informés de son arrestation, ont en principe eu le temps de prendre la fuite.
En application des pouvoirs spéciaux demandés par le président du Conseil, le socialiste Guy Mollet, et votés par l'Assemblée nationale en mars 1956, il est jugé par le tribunal militaire d'Alger. Défendu par deux avocats commis d'office, — le Parti communiste français ayant d'abord interdit qu'il le soit par l'avocat communiste Gaston Amblard —, il est condamné à mort pour « tentative de destruction d'édifice à l'aide d'explosifs », le 24 novembre 1956, à l'issue d'une journée d'audience.
Le pourvoi d'Iveton devant le tribunal de cassation militaire est rejeté le 3 décembre 1956.
Jacqueline Guerroudj est arrêtée le 4 janvier 1957. Elle tente en vain, par ses déclarations à la police, de sauver Iveton.
N'ayant pas tué, Iveton croit à sa grâce plaidée par l'avocat communiste Joë Nordmann qui s'est joint aux avocats commis d'office, Albert Smadja et Charles Laînné. Mais son recours est refusé le 10 février 1957 par le président de la République, René Coty, avec l’accord du garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand et du président du Conseil, Guy Mollet.
Il est guillotiné le 11 février 1957, dans la cour de la prison de Barberousse, à Alger par le bourreau d'Alger, Fernand Meyssonnier. Avec lui, deux militants nationalistes, Mohamed Ben Ziane Lakhnèche et Ali Ben Khiar Ouennouri, dits « Ali Chaflala » et « P’tit Maroc », sont également décapités.
Il est le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la guerre d'Algérie. Me Albert Smadja, son avocat commis d'office, témoin de l'exécution, rapporte qu'avant de mourir Fernand Iveton déclara :
« La vie d’un homme, la mienne, compte peu. Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir. Et l’Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l'amitié entre Français et Algériens se ressoudera. ».
Fernand Iveton est un militant communiste français d'Algérie et anticolonialiste rallié au FLN. Auteur d'une tentative d'attentat, il est le seul Européen guillotiné pendant la guerre d'Algérie.
Au petit matin du 11 février 1957, Fernand iveton est guillotiné, exécuté à la prison Barberousse à Alger, en même temps que les deux autres patriotes algériens Mohamed Ounnouri et Ahmed Lakhnache.
Voici quelques-unes des photos de la commémoration de sa mort en Février 2012 au Cimetière Chrétien de Bologhine (Ex Saint Eugène).
Cimetière Chrétien de Bologhine (Ex Saint Eugène).
Photo réaliser en 2012. DR / Rachid Dechemi-Méliani
Monsieur Félix Colozzi, camarade de combat de Fernand Iveton.
Lors de mes repérage et de mes prise de contact pour l'ecriture et la préparation de mon film, un Doc-fiction sur Fernand Iveton, j'ai assisté à la commémoration de son assassinat par la justice de la IV république.
Ce jour-là, le 11 février 2012, son camarade de Combat Monsieur Félix Collizi m'a affirmé que l'attentat devait seulement paralysé Alger électriquement, sans plus de dégâts. Toutes les précautions ont étés prise en conséquence. Il finira par me révéler que ses propres parents habiter la rue Carnot, pas loin de l'usine " Vous pensez bien que je n'aurai pas sacrifié mes parents qui étaient eux aussi pour l'indépendance de l'Algérie, de plus qu'ils connaissaient mon engagement pour la cause algérienne...pour moi l’exécution de Fernand est une parodie macabre de la justice qui avait reçu l'ordre des politiques de Paris... C'est tout simplement un assassinat... ".
Monsieur Yahia Belhouas, camarade de classe de Fernand Iveton, au Clos Salembier.