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Rachid Dechemi Méliani
30 juin 2015

L'expérience du Laboratoire Cinématographique en débat au Forum culturel d’El Moudjahid ...

Rachid Dechemi

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur la production cinématographique en Algérie  et les contraintes auxquelles elle fait face. Et justement, parmi les entraves, figure l’absence de laboratoires de cinéma. Partant de ce fait, le Forum culturel d’El Moudjahid a choisi de débattre, en présence de professionnels, la courte expérience de l’Entreprise nationale de production audiovisuelle.  Les invités qui ont animé les débats sont : Lamine Merbah, cinéaste et premier et dernier directeur de l’ENPA, Karim Aït Oumeziane, directeur du Centre  national du cinéma algérien, et Rachid Dechemi, producteur.

Nora Chergui

Rachid Dechemi, producteur et réalisateur :

“J’opte logiquement pour le numérique”

K.A.A : Que pensez-vous de la réouverture des laboratoires cinématographiques ?

R.D : Le film, à proprement dit, en tant qu’histoire, que sensation, est nécessaire. On n’est même pas obligé de poser la question s’il faut continuer à faire des films. On doit le faire, bien sûr, mais la question de laboratoire est autre. C’est un aspect technique de la production matérielle. Cette production est liée à des conjonctures aussi bien économiques dans le sens où quand vous avez une caméra, il faut l’acheter, tourné, mais vous allez directement au montage. Par la suite, vous avez votre film qui peut être diffusé sur disque dur où support numérique,  technologique. Or, le laboratoire n’est pas tout à fait dépassé, le seul problème, c’est qu’il est économique aujourd’hui. Envisager un laboratoire en Algérie, c’est prendre un certain risque à partir du moment où à l’échelle internationale,  les laboratoires internationaux commencent à mettre la clé sous la porte. Qu’est-ce qui nous assure que les fabricants de pellicule continueraient à en fabriquer ? Si l’on a un laboratoire et on n’a pas de pellicule, comment on va faire par la suite ?

Par contre, ce que les gens ignorent, c’est qu’on a besoin du traitement du son, les audits, c’est de pouvoir traiter le son d’une manière convenable. Parce que le son lui aussi évolue, le numérique a besoin de cette technologie qui est valable pour le cinéma, ainsi que pour tous les travaux audiovisuels…

K.A.A : Mais la création de ces laboratoires  du son ou d’images demande des compétences et des moyens. Est-ce qu’on les possède vraiment ?

R.D : Le problème se situe au niveau économique, pas dans le sens de l’investissement, mais de ce qui peut être engendré par la suite. Il y a vingt ans, on aurait pu avoir un laboratoire, on aurait pu s’occuper des petites productions européennes qui n’avaient pas beaucoup de moyens. On les aurait rapatriées. On aurait pris en charge une certaine production du cinéma  africain dans sa globalité, même arabe. On aurait pu faire tout cela, et cela aurait créé un rythme de travail. Parce que la base d’un laboratoire, c’est le rythme de travail. On aurait pu également remettre les salles avec les 400 salles qui existaient en Algérie. Il fallait plusieurs copies de films, donc cela aurait pu être jouable. Maintenant, malheureusement, la technologie a  évolué. Par exemple, la production en France bascule au numérique, y compris l’exploitation. Donc, aujourd’hui, quelle est la durée de vie d’un laboratoire ?

De mon point de vue, en tant que producteur,  j’opte pour le numérique, pour pouvoir continuer à travailler, d’un côté, et combler les déficits en matière de traitement du son, de l’autre.

Entretien realisé par  Kafia Ait Allouache 

El Moudjahid - 21 févr. 2013  

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